VIH : L’ONU alerte sur le risque pour 6,3 millions de patients en raison du gel des fonds de l’USAID

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L’ONUSIDA avertit d’une crise imminente : sans un rétablissement de l’aide financière, plusieurs personnes pourraient mourir du VIH/sida d’ici quatre ans. La directrice Winnie Byanyima appelle à une action urgente pour éviter une régression dramatique dans la lutte contre cette maladie.
Selon ses prévisions, sans rétablissement de l’aide, 6,3 millions de personnes pourraient mourir au cours des quatre prochaines années. Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA, a déclaré : « Nous allons assister à une véritable recrudescence de cette maladie. Les décès liés au sida, qui étaient de 600 000 en 2023, pourraient être multipliés par dix ».
En plus des décès, l’agence prévoit également 8,7 millions de nouvelles infections. En 2023, 1,3 million d’infectés ont été détectés dans le monde. Lors d’une conférence à Genève, Byanyima rappelé que le gel du financement américain annoncé par la Maison Blanche le 20 janvier doit se terminer le mois prochain.
Cependant, elle a noté qu’aucun autre Gouvernement ne s’est engagé à compenser cette perte. De plus, les centres d’accueil pour les patients atteints du VIH ferment leurs portes par crainte de ne pas respecter les nouvelles lignes directrices. Le retrait brusque du financement américain a conduit à la fermeture de nombreuses cliniques et au licenciement de milliers de professionnels de santé.
Byanyima a particulièrement souligné l’impact sur l’Afrique. L’est et le sud du continent portent 53 % du fardeau mondial du VIH. La fermeture des centres d’accueil pour les jeunes femmes sera désastreuse, car plus de 60 % des nouvelles infections parmi les jeunes concernent cette population. Elle appelle à un réexamen urgent et au rétablissement des services vitaux.
En s’adressant directement au Président Trump, elle a évoqué l’initiative Pepfar introduite par George W. Bush en 2003 comme un modèle pour une « révolution de la prévention » avec des traitements injectables nécessaires seulement deux fois par an. La situation est critique et nécessite une action immédiate pour éviter une catastrophe sanitaire mondiale.