Sommet de l’UA : officialisation de l’Agence panafricaine de notation financière

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À l’occasion du 38ᵉ sommet de l’Union africaine, les dirigeants africains ont officialisé la création d’une agence de notation financière propre au continent. Une initiative qui vise à fournir des évaluations économiques plus justes. C’était les 15 et 16 février au siège de l’Organisation Panafricaine à Addis-Abeba.
L’Agence Africaine de Notation de Crédit (AfCRA), devrait être officiellement lancée en juin 2025. L’objectif de cette initiative est de réduire la dépendance des pays africains aux agences de notation internationales. Initiative soutenue par des institutions financières régionales et internationales ; avec pour ambition de devenir un levier majeur pour l’intégration économique du continent.
Le président kényan, William Ruto, plaide pour une refonte du système de notation actuel. Il dénonce les modèles internationaux, qu’il juge inadaptés et pénalisants pour l’Afrique. En effet, ces modèles augmentent les coûts d’emprunt. Selon lui, il est temps que l’Afrique se dote de ses propres outils. Cela permettra de juger sa performance économique sans biais externes.
Selon une étude citée par le président kenyan, le biais des agences de notation auraient fait perdre 75 milliards de dollars d’opportunité d’investissement à son pays. Il estime donc qu’une « agence de notation africaine, ce n’est pas seulement une alternative, mais un impératif ».
« Cette agence doit être crédible au niveau mondial et s’appuyer sur des données rigoureuses, crédibles et répondre à des normes d’évaluation strictes. Mais surtout, elle doit refléter correctement la réalité de l’Afrique. Nous ne ferons pas ce voyage seuls. Nous construirons des alliances fondées sur des valeurs communes de dignité, d’équité et de progrès », a-t-il ajouté. Selon la même étude, la revalorisation d’un cran des notes africaines permettrait de débloquer quinze milliards de dollars d’investissement.
Cette résolution représente une avancée significative vers l’autonomie financière de l’Afrique. Elle renforce également la souveraineté économique du continent.