Révélation d’informations classées « secret défense » : la journaliste Ariane Lavrilleux échappe à un procès

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Convoquée ce vendredi 17 Janvier devant la justice, pour avoir révélé la complicité de l’armée française dans des tueries de masse perpétrées par l’armée égyptienne, la journaliste française spécialisée dans les enquêtes sensibles aurait pu faire l’objet de mise en examen. Elle est cependant placée sous le statut de témoin assisté, a livré RFI.
Malgré ses implications dans des révélations classées « secret défense », Ariane Lavrilleux ne fera pas l’objet de poursuites judiciaires. À l’issue de trois heures d’interrogatoire, elle a évoqué un « immense soulagement ». Sous statut de témoin assisté en raison « de l’intérêt public de l’enquête publiée par Disclose et de l’absence d’indices graves ou concordants contre moi ».
« La justice a montré qu’elle était indépendante, qu’elle n’était pas le bras armé du ministère de la Défense», a-t-elle délaré, tout en appelant à une réforme législative pour protéger les journalistes contre des procédures qui, selon elle, « permettent de poursuivre et de perquisitionner » ceux qui enquêtent sur des sujets sensibles.
Effectivement, en 2023, Ariane Lavrilleux avait subi une perquisition à son domicile et une garde à vue menée par la DGSI, des mesures vivement critiquées par des organisations de défense de la liberté de la presse. Celles-ci y voyaient une atteinte grave à la liberté d’informer et un précédent dangereux.
Les raisons de sa garde à vue
Ariane Lavrilleux avait publié une enquête dans le média en ligne Disclose. L’enquête incriminée portait sur l’opération « Sirli », une coopération militaire secrète de la France en Égypte destinée à surveiller les frontières pour contrer les menaces terroristes venues de Libye. Selon les révélations, cette mission de renseignement aurait été détournée pour cibler et exécuter des civils. Face à cette victoire judiciaire, Ariane Lavrilleux insiste : « Ce n’est pas la fin de la bataille ». Elle appelle à un débat public sur le secret défense et les limites imposées aux journalistes en France.