Les institutions africaines interpellent les agences de notation sur des critères mal contextualisés et des perceptions biaisées

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Les principales agences de notation internationales ont tenu une rencontre avril dernier avec les institutions africaines à Washington. Celle-ci s’est déroulée en marge d’une réunion du printemps du Fonds Monétaire International (FMI) avec pour but de discuter des méthodes d’évaluation du risque souverain appliqué aux économies africaines.
Standard & Poor’ s (S&P), Fitch Ratings, Moody’ s ou encore la Bank of America ouverts au dialogue après des critiques, ont échangé avec plusieurs institutions d’Afrique. La plupart des responsables africains ayant pris part à cette rencontre ont remis en cause la pertinence ou même la cohérence des critères utilisés par ces agences de notation. Ils estiment que lesdits critères pénalisent de façon injuste les États du continent.
Selon les participants, les notations, que ce soit de (S&P), Fitch Ratings ou Moody’ s, pèsent sur les coûts d’emprunt au niveau des marchés internationaux ainsi que l’accès aux capitaux. D’après eux, « une notation mal contextualisée peut avoir un impact immédiat sur les finances publiques ».
À cet effet, le Secrétaire Exécutif de la CEA, Claver Gatete, a affirmé : « Il est temps que les notations reflètent véritablement la diversité des économies africaines. Un écosystème de notation sain ne doit pas seulement évaluer les risques, il doit aussi catalyser la mobilisation des ressources, soutenir la solvabilité et accompagner les ambitions de développement ».
Les représentants des agences présentes ont reconnu l’importance d’un dialogue plus approfondi avec les Gouvernements africains en vue d’expliquer leurs méthodes d’analyse. Pour Jorge Valez, représentant de Moody’ s, leur rôle est d’ « améliorer la compréhension mutuelle entre les agences, les investisseurs et les États ».