Le Cinéma béninois rayonne et bientôt avec son Code

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La reddition des comptes au Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts a été l’occasion de mettre en lumière les avancées notables du Bénin dans le secteur audiovisuel.Même si le Bénin multiplie les initiatives pour dynamiser son « Industrie de l’écran », l’adoption du Code de la cinématographie se veut primordiale. Ce texte structurant, fruit d’un processus inclusif, apparaît aujourd’hui comme l’outil indispensable pour garantir la durabilité des efforts engagés dans ce secteur en pleine effervescence.
La Cinématographie, domaine désormais élargi et désigné comme « Industrie de l’écran », tant les formats de création et de diffusion se sont diversifiés, dépassent le cadre traditionnel du cinéma. Parmi les points abordés, figure la question cruciale du Code de la cinématographie, dont l’adoption se fait toujours attendre. Un retard qui, selon le Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, a néanmoins permis de produire un texte à jour qui prend en compte les avancées technologiques et toute la modernisation observée dans ce secteur.
À cet effet, un projet complet et inclusif a été préparé, fruit de la collaboration entre la HAAC (Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication), les acteurs du cinéma, le Ministère du Numérique, des parlementaires et d’autres parties prenantes. Ce document « passera en Conseil des Ministres les prochaines semaines et atterrira également sur la table du Président de l’Assemblée Nationale », a indiqué le Ministre Abimbola.
Malgré l’absence de ce cadre réglementaire, le Bénin a déjà posé des actes majeurs dans le domaine cinématographique. Le pays a notamment co-financé le film « Dahomey » de Mati Diop, Ours d’Or à la Berlinale 2024, ainsi que la série « Black Santiago Club » produite et diffusée sur Canal+ contenant 8 épisodes et 450 acteurs principalement béninois. À cela s’ajoute la production de la série « Apparences » à travers A+regroupant 250 acteurs béninois avec 100 épisodes. Aussi faut-il mentionner la signature avec Mediawan, un diffuseur européen de contenus, pour la création et la diffusion de la série « Le meilleur est à venir », composée de 220 épisodes écrits par des scénaristes béninois.
Par ailleurs, le site de l’ancien British American Tobacco dans Ouidah est en voie de transformation en studio de cinéma. « Tant que nous n’aurons pas l’audiovisuel en général et les médias en particulier, que nous maîtrisons nous-même, c’est toujours d’autres qui vont nous raconter notre histoire à leurs manières. Donc nous avons besoin de cela pour que le Bénin puisse maîtriser son narratif ; pour que le Bénin puisse apporter sa contribution au Monde », a soutenu le Ministre de la Culture et des Arts. Preuve d’une volonté politique affirmée de faire du Bénin un pôle créatif majeur du continent.
Le Bénin peut ainsi contribuer à la création de l’universelle, mais avec un socle juridique solide. L’adoption du Code de la cinématographie n’est plus une option, mais une nécessité. Elle est la condition pour professionnaliser et pérenniser l’élan dynamique de l’« Industrie de l’écran » béninoise.