L’Afrique face à un potentiel d’autofinancement de 4000 milliards de dollars encore inexploité

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Selon l’Africa Finance Corporation (AFC), le continent africain dispose de plusieurs milliards de dollars de ressources financières internes non mobilisées. Ce manque d’utilisation freine le financement des infrastructures et du développement. Les experts appellent à la mise en place de canaux structurés ; au rôle accru du secteur privé ; et des banques locales pour débloquer ces fonds.
L’ Afrique recèle un trésor financier encore largement sous-exploité. Près de 4000 milliards de dollars restent immobilisés dans des ressources internes. Ces fonds, issus notamment des banques, des assurances, des fonds de pension ou encore des réserves de change, pourraient jouer un rôle majeur dans le financement du développement du continent.
Pour Samaila Zubairu, président et directeur général de l’AFC, le principal obstacle réside dans l’absence de mécanismes fiables pour orienter ces capitaux vers des projets productifs, en particulier dans les infrastructures. Il souligne que l’arrivée massive d’investissements étrangers dépend d’abord d’une meilleure mobilisation des ressources africaines elles-mêmes.
Par ailleurs, des experts ont insisté sur la nécessité d’impliquer davantage le secteur privé. Arnold Ekpe, ancien directeur général d’Ecobank, estime que les financements disponibles peuvent être débloqués plus efficacement par des initiatives privées que par les plans gouvernementaux traditionnels.
De son côté, Simon Tiemtoré, président de Vista Group Holding, met en avant la capacité des banques commerciales locales à structurer financièrement ces ressources pour répondre aux besoins concrets. Il cite plusieurs exemples réussis en Afrique de l’Ouest où des projets routiers et aéroportuaires ont pu voir le jour grâce à ce modèle collaboratif entre banques locales et institutions régionales.
Ces discussions interviennent alors que le financement du commerce intra-africain connaît une phase importante de transition. Face à la réduction probable de l’aide publique au développement traditionnel, le continent doit renforcer ses capacités internes pour produire davantage et financer ses propres infrastructures.
Malgré les défis à venir, notamment liés aux conditions financières mondiales moins favorables, les acteurs africains restent confiants. Avec une meilleure organisation et une implication accrue du secteur privé et bancaire local, l’Afrique pourrait enfin exploiter pleinement son potentiel financier pour soutenir sa croissance durable.