Dans le but d’examiner les points importants du rapport 2023 de la Commission Bancaire de l’UEMOA, le Directeur National de la BCEAO, Emmanuel Assilamehoo, et les Directeurs Généraux d’établissements de crédit ont tenu la troisième réunion trimestrielle de concertation. Déroulée au siège de l’Agence Principale de la BCEAO à Cotonou, ce mardi 24 septembre 2024, cette réunion a mis en évidence l’amélioration du système bancaire béninois.

En 2023, les capitaux propres des banques ont renforcé leur solidité, favorisant ainsi l’amélioration de la solvabilité du secteur, avec un ratio de 16,4 % enregistré, bien au-dessus du seuil requis de 11,50 %. De plus, la qualité des portefeuilles des banques béninoises a également progressé, avec un taux de dégradation du portefeuille qui a chuté à 4,8 %, contre 7,1 % l’année précédente, positionnant le Bénin comme le meilleur pays en termes de qualité de portefeuille au sein de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Ce taux est resté, pour la deuxième année consécutive, en dessous de la moyenne régionale de 8,5 %.

À ces résultats présentés par Emmanuel Assilamehoo, s’ajoute l’amélioration du rendement des fonds propres, atteignant 17,9 % en 2023, ce qui place le Bénin en deuxième position au sein de l’Union, juste derrière la Côte d’Ivoire. D’autre part, le rapport de l’Autorité de supervision pour 2023 indique que l’activité bancaire dans l’Union a globalement été soutenue, malgré les tensions inflationnistes. Les principaux indicateurs du secteur affichent une tendance à la hausse, avec une consolidation du total bilan, des ressources mobilisées et des emplois.

Les résultats nets pour l’année 2023 ont progressé dans tous les États de l’Union, et la plupart des établissements de crédit respectent les normes prudentielles. Cependant, le déficit de trésorerie du système bancaire régional a augmenté, passant de -4.938,9 milliards en 2022 à -5.957,1 milliards en 2023, en raison d’un déséquilibre entre les ressources et les emplois des banques. Démontrant ainsi que le Bénin a réalisé des performances significatives.

Les raisons du maintien des taux directeurs de la BCEAO, exposées aux responsables de banques

Le 11 septembre 2024, à l’issue de sa session ordinaire, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de l’institution d’émission de monnaie a pris plusieurs décisions, dont le maintien des taux directeurs de la BCEAO. Cette occasion a permis d’exposer les motifs aux responsables de banques. Le principal taux directeur reste inchangé à 3,50 %, et le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal est fixé à 5,50 %, des niveaux en vigueur depuis le 16 décembre 2023. Selon le CPM, cette décision s’appuie sur une analyse de l’évolution récente des prix, de l’activité économique et de la situation extérieure de l’Union. De plus, les statistiques révèlent que l’inflation a atteint 4,1 % au deuxième trimestre 2024, contre 2,9 % le trimestre précédent, et devrait s’établir à 3,7 % sur toute l’année 2024.

Cependant, des risques haussiers pourraient persister, notamment en raison des incertitudes liées à la situation sécuritaire dans la sous-région, des conditions climatiques défavorables impactant la production agricole, et des tensions géopolitiques qui pourraient influencer les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires. En outre, les évolutions récentes de la législation sur le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme, et la prolifération des armes de destruction massive, ainsi que le niveau de rapatriement des recettes d’exportation par les opérateurs économiques à fin juin 2024, ont également été abordés lors de cette troisième réunion trimestrielle de concertation.