Des mots qui agacent les rigoristes de la langue française, pourtant ils sortent de la bouche de tous les jeunes

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“Du coup” ; “euh” ; “ben” ; “genre” ; “en fait” ; “en mode” ; ces petits mots envahissent les échanges quotidiens des jeunes. Certaines personnes se les approprient parfaitement, sans faire exprès. D’autres les jugent inadéquats, insupportables et même ridicules. On les appelle généralement, des tics. Mais sont-ils des tics de langage ou des béquilles lexicales ? Selon quels critères considérer qu’une expression de la langue française constitue un tic de langage ?
Les tics de langage sont des mots ou des groupes de mots, qui se répètent de manière automatique et tout le temps quand on parle. De courtes expressions, de courtes locutions, qui sortent sans qu’on y pense. On les utilise pour remplir un vide entre deux mots ou deux idées.
D’après Françoise Nore, linguiste spécialisée en lexicologie et auteure de recherches publiées sur le site francoisenore.com « les tics de langages pourraient être décrire pour ne rien dire, ce qui est un comble. Celui qui commence sa phrase par “j’allais dire que” aurait pi s’économiser la peine de prononcer ces mots (…). Peut-être pense-t-il que sans ces béquilles lexicales, sa phrase serait bancale. »
L’expression française “du coup” est considérée comme une “béquille lexicale”. “Qu’ils soient dans l’un ou l’autre groupe, ces tics de langage n’ont aucune utilité au quotidien”, assure la linguiste. Les béquilles lexicales sont des mots ou expressions utilisés pour débuter une phrase alors qu’ils ne s’imposent pas. Autrement dit, ce sont des mots sur lesquels certains locuteurs ont besoin de s’appuyer pour amorcer une conversation.
Souvent entend t-on, “je suis choquée” or cela ne veut absolument rien dire. Ce mot s’emploie normalement dans un contexte médical lorsqu’il y a eu un choc, un traumatisme, précise la linguiste. Il n’est pas facile de les supprimer des conversations quotidiennes. Si chacun prenait un temps soit peu, un moment pour respirer et réfléchir, cela permettrait, de se rendre compte que nous utilisons ces “mots”.
La seule façon de s’en débarrasser est d’abord d’en prendre véritablement conscience et d’essayer de s’en détacher en faisant attention lorsqu’on parle.