Nucléaire : le Niger et la Russie s’accordent sur l’exploitation de l’uranium après la rupture avec Orano

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Niamey et Moscou ont signé ce lundi 28 juillet, un mémorandum d’entente pour développer la coopération dans le nucléaire civil et l’exploitation de l’uranium. Un accord qui intervient quelques semaines après la nationalisation de la dernière mine active du pays, autrefois exploitée par le groupe français Orano.
Le mémorandum, publié sur le site du Ministère russe de l’Énergie, engage la compagnie nucléaire russe Rosatom et le Ministère nigérien de l’Énergie. L’annonce a été faite à l’issue d’une audience entre le général Abdourahamane Tiani, Président de la transition nigérienne, et le Ministre russe de l’Énergie, Sergueï Tsivilev, en visite à Niamey.
Le partenariat russo-nigérien ne se limite pas au secteur minier. Lors de sa visite, le ministre russe a également évoqué la formation de jeunes cadres nigériens dans des domaines variés tels que l’énergie, l’agriculture, la santé et l’éducation. Selon Tsivilev, l’accord vise à bâtir une coopération « fondée sur la confiance mutuelle et le respect partagé ».
Même si les détails opérationnels de la future collaboration n’ont pas encore été précisés, ce rapprochement intervient dans un contexte marqué par la reprise en main par l’État nigérien de ses ressources stratégiques.
Selon le rapport 2024 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), l’uranium a généré environ 155 millions de dollars en 2021, ce qui en faisait le deuxième produit minier exporté après l’or. La relance du secteur pourrait donc avoir un impact significatif sur les finances publiques nigériennes.
En juin 2025, le Niger a en effet nationalisé la dernière mine d’uranium encore en activité sur son territoire, exploitée depuis plus de cinquante ans par le français Orano. Bien que cette mine ne soit pas explicitement mentionnée dans le nouvel accord, Rosatom affiche depuis 2024 un intérêt grandissant pour les anciens actifs du groupe français au Niger, notamment le gisement d’Imouraren, dont les droits d’exploitation avaient déjà été retirés à Orano un an plus tôt.