Le troisième sommet Afrique–Espagne s’est ouvert ce dimanche 6 juillet 2025 à Madrid, en présence du secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et de délégations venues de plusieurs pays africains, dont la Côte d’Ivoire, le Togo et la Somalie. À travers le plan Espagne–Afrique 2025–2028, Madrid veut approfondir ses liens commerciaux avec l’Afrique, au-delà de ses partenaires traditionnels comme le Maroc ou le Nigeria ; en misant sur les énergies renouvelables, la construction ou encore la formation professionnelle.

Cette rencontre de trois jours réunit quelque 70 intervenants africains et espagnols, autour d’un objectif commun.

Le plan Espagne-Afrique vise à appuyer des jeunes, via un nouveau réseau de Chambres de commerce espagnoles implanté sur le continent. Ce levier de développement s’inscrit dans une démarche globale de lutte contre l’immigration irrégulière, un enjeu crucial pour Madrid. « L’Afrique est un continent immense, et une action coordonnée et une perspective réaliste sont nécessaires. Deux millions d’Africains vivent en Espagne, et nous devons dialoguer avec eux », a déclaré Diego Martínez Belío, secrétaire d’État espagnol aux Affaires étrangères, rapporte l’Agence Ecofin.

Par ailleurs, la volonté espagnole ne se limite pas aux annonces. Plusieurs projets d’envergure ont été lancés ces derniers mois, notamment le financement de 381 millions USD pour la construction de la plus grande usine de dessalement d’Afrique, au Maroc, en partenariat avec le groupe espagnol Acciona ; la signature d’un protocole d’accord diplomatique avec le Nigeria, principal fournisseur de pétrole de l’Espagne ; et un accord de création d’incubateurs de PME avec le Cameroun, conclu fin 2023.

Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte de croissance continue des échanges bilatéraux. Selon Trade Map, l’Afrique a importé pour 20,7 milliards USD de produits espagnols en 2024, tandis que les exportations africaines vers l’Espagne ont atteint 35,7 milliards USD, principalement en hydrocarbures et produits halieutiques.

Cependant, le rôle futur de Madrid dépendra en grande partie de sa capacité à transformer ses engagements en projets structurants et à articuler ses actions avec les cadres panafricains comme la ZLECAf ou l’Agenda 2063 de l’Union africaine.