RDC-Rwanda : un accord sécuritaire préliminaire paraphé

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Après trois jours de négociations intenses à Washington, les diplomates congolais et rwandais ont paraphé un accord préliminaire encadré par les États-Unis et le Qatar. Ce texte inédit, qui pose les bases d’un apaisement durable, sera officiellement signé le 27 juin par les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
Paraphé en présence de la sous-secrétaire américaine Allison Hooker, ce document contient cinq engagements majeurs, dont le respect de l’intégrité territoriale et l’interdiction des hostilités, le désengagement, désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques ou encore la création d’un cadre d’intégration économique régional.
L’accord prévoit aussi la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination pour la sécurité, incluant le CONOPs (Concept des opérations), un outil de partage de renseignements négocié à Luanda en octobre 2024. Ce mécanisme est censé encadrer le démantèlement des rebelles FDLR, la levée des mesures dites défensives du Rwanda, l’arrêt des incursions transfrontalières, puis une évaluation conjointe par le biais d’un mécanisme de vérification.
Cependant, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques constituent un point sensible de l’accord. En RDC, ce principe suscite des débats, la présidence rappelant que toute intégration doit passer par le programme national de désarmement et de stabilisation. Le document préliminaire a été paraphé en présence des représentants américains et qatariens, une étape symbolique qui influence directement les discussions parallèles de Doha entre le Gouvernement congolais et l’AFC/M23. Ces pourparlers visent un accord complémentaire, attendu d’ici mi-juillet, et appelé à s’inscrire dans le cadre plus large de l’accord global piloté depuis Washington.
Tina Salama, porte-parole du président Félix Tshisekedi a rappelé que toute intégration éventuelle ne peut se faire qu’à travers le programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation.
Un mécanisme conjoint de sécurité, basé sur le partage de renseignements (CONOPs), prévoit le démantèlement des FDLR, la levée des mesures défensives du Rwanda et l’arrêt des incursions transfrontalières. L’accord intervient dans un contexte délicat, en parallèle des discussions entre Kinshasa et le M23 à Doha, qui pourraient déboucher sur un texte complémentaire.