Tourisme, Culture et Arts au Bénin : plus de 1 250 milliards investis

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Longtemps relégué au second plan, le tourisme béninois s’impose désormais comme un secteur stratégique porteur de croissance, de création d’emplois et de rayonnement international. Jadis embryonnaire et sous-exploité, ce secteur connaît une véritable transformation, avec pour ambition de devenir un pilier du développement national. La reddition des comptes dans le secteur du Tourisme met en lumière le potentiel considérable de ce domaine.
Avec une contribution actuelle de moins de 6 % au PIB, le Gouvernement vise à plus que doubler cette part d’ici à 2030, pour atteindre plus de 13 %. À cette échéance, le pays projette également d’accueillir au moins deux millions de visiteurs par an. Une vision qui s’accompagne d’engagement budgétaire colossal. « Sur la décennie 2016-2026, plus de 1 250 milliards de FCFA auront été injectés dans les secteurs du Tourisme, de la Culture et des Arts. Un investissement d’une ampleur inédite sur le continent africain », a affirmé le Ministre Jean-Michel Abimbola.
Les résultats sont tangibles. En 2016, les sites touristiques béninois étaient peu ou pas aménagés. Aujourd’hui, d’importants travaux ont été réalisés pour améliorer l’accueil, la sécurité et le confort des visiteurs, tout en développant de nouvelles infrastructures. Notamment, le Tourisme balnéaire et lagunaire ( route des pêches, océan-lagune, Eldorado, PLM Alédjo ) ; le Tourisme historique, mémoriel et traditionnel ( musées et sites patrimoniaux ) ; le Tourisme artistique et culturel ( Musée d’Art contemporain, événements créatifs ) ; le Tourisme de nature ( parc nationaux, Ganvié, sites naturels ) ; le Tourisme MICE ( conférences, séminaires, rencontres professionnelles ) et le Tourisme religieux ( pèlerinage marial de Dassa-Zoumè, Vodun Days, rassemblements célestes à Sèmè-Podji ). Chacun de ces segments révèle un potentiel unique. Le défi est désormais d’en maximiser l’impact pour positionner durablement le Bénin comme une destination touristique incontournable en Afrique de l’Ouest.
Tourisme mémoriel et aménagements
Si Ouidah reste le symbole fort du tourisme mémoriel au Bénin, d’autres projets viennent renforcer cette dynamique à travers le territoire. Les autorités multiplient les investissements pour valoriser le patrimoine historique et naturel, et faire du pays une destination incontournable.
« Sur le littoral, les côtes béninoises séduisent de plus en plus les visiteurs, notamment avec la Route des Pêches, qui bénéficie d’un programme d’aménagement ambitieux. À Cotonou, la Corniche Est connaît également une transformation majeure, avec la construction d’un nouveau pont facilitant l’accès à Ouidah en traversant la lagune.
À Ganvié, la célèbre cité lacustre, les efforts se poursuivent avec le marché flottant qui est désormais achevé ; l’électrification est en cours, tout comme la mise en place d’un système d’assainissement avec station d’épuration ; des infrastructures sociocommunautaires notamment un centre de santé et d’autres services essentiels seront bientôt construites ; l’embarcadère fait également l’objet d’un réaménagement pour améliorer l’accueil des touristes.
Dans le même temps, la revitalisation animalière se poursuit dans les parcs nationaux. Une fois les sites rouverts au public, les visiteurs découvriront un patrimoine faunique exceptionnel encore méconnu du grand public, qui pourrait rapidement devenir un atout touristique majeur ».
Offre hôtelière et préparation du lancement officiel de la « Destination Bénin »
Le paysage hôtelier béninois connaît une transformation spectaculaire, portée par une série d’investissements publics et privés.
Le Sofitel de Cotonou, cinq étoiles plus, fait figure d’emblème de cette nouvelle dynamique. Presque un palace, il est appelé à devenir un centre névralgique du tourisme MICE (Meetings, Incentives, Conferences and Exhibitions). À ses côtés, le Hilton, classé 4 à 5 étoiles, viendra renforcer l’offre d’hébergement haut de gamme, tout comme le futur Rotana, qui remplacera le mythique PLM Alédjo.
À Ouidah, l’ouverture de l’hôtel Daoua, tandis qu’un Resort trois étoiles est en construction à Grand-Popo. Le site d’Avlékété, quant à lui, accueillera un Club Med cinq Tridents, marqueur fort du positionnement international que vise désormais le Bénin. Ces projets s’accompagnent d’autres infrastructures hôtelières, dont plusieurs sont en phase d’achèvement ou sur le point d’être lancées.
Réformes du Soft power
Le développement des infrastructures ne suffit pas. Le Gouvernement a également engagé des réformes réglementaires pour encadrer et accompagner cette mutation. Des textes législatifs ont été adoptés pour réguler les autorisations, licences et statuts des hôtels, agences de voyage, guides touristiques et restaurants. Des normes spécifiques encadreront aussi les écoles hôtelières, de cuisine et de restauration, afin d’élever les standards de qualité. « Tout cela fait partie des sujets que nous adressons pour pouvoir être le plus près possible au moment où nous allons lancer la destination. Destination Bénin qui doit être lancée cette année », précise le Ministre.
Stratégie autour de la « Destination Bénin »
Depuis trois ans, le pays se prépare activement à ce tournant stratégique. L’Agence Bénin Tourisme, créée à cet effet, pilote la conception de la stratégie nationale de positionnement, de communication et de marketing touristique. En collaboration avec les acteurs du secteur, elle s’emploie à définir une identité forte et cohérente pour la « Destination Bénin ». Les premiers résultats sont déjà perceptibles. « Le magazine AFAR qui a inscrit le Bénin dans le Top 25 des destinations à découvrir en 2025 ; le guide Only Planet qui cite également le pays parmi les 10 meilleures nouvelles destinations mondiales », a cité le Ministre du Tourisme.
Lors des Vodun Days à Ouidah, a-t-il ajouté, « l’expertise de l’INSTaD a recensé près de 1,7 million de visiteurs sur l’ensemble des sites. Si le chiffre officiel communiqué s’élève à 435 000 visiteurs (pour les 3 soirées sur la plage), ce qui laisse entrevoir le Tourisme comme un indicateur de développement ».
Cependant, le Bénin ne vise pas le tourisme de masse. Il aspire à devenir une destination durable, respectueuse de l’environnement et de ses côtes, à l’instar de l’Égypte, de l’Afrique du Sud ou du Kenya. Le Gouvernement œuvre également à faciliter l’accès au territoire avec le E-visa instantané pour les voyageurs ; les négociations diplomatiques en cours pour des accords d’exemption de visa réciproques avec plusieurs pays.
Le Bénin se positionne aujourd’hui comme un acteur prometteur du tourisme africain. « Tout est mise en place pour que la Destination Bénin soit une Destination accessible, accueillante et pour que l’expérience des visiteurs soit exceptionnelle ».